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[ LA LIGNE SPLINE ]
AU TRAVERS DE TOUTE L’HISTOIRE DE LA CRÉATION (ARTISTIQUE OU NON), LE GESTE POURRAIT ÊTRE RÉSUMÉ, EN SES TRACES, AU POINT ET À LA LIGNE. DANS LE POINT GÎT L’IDÉE ORIGINELLE DU CONCEPTEUR. QUANT À LA LIGNE, N’EST-ELLE PAS UNE JUXTAPOSITION D’UNE INFINITÉ DE POINTS ? UNE MISE EN MOUVEMENT DU POINT PAR SON ÉTIREMENT ÉLASTIQUE ? LA LIGNE EST TRACE D’UNE MAIN QUI POSE UNE IDÉE PONCTUELLE POUR L’ÉTIRER DANS LA DURÉE ET L’ESPACE : ELLE NAÎT « DU MOUVEMENT - ET CELA PAR L'ANÉANTISSEMENT DE L'IMMOBILITÉ SUPRÊME DU POINT. ICI SE PRODUIT LE BOND DU STATIQUE VERS LE DYNAMIQUE » (KANDINSKY). LA LIGNE, AU FONDEMENT DU DISEGNO DES ITALIENS, RESSORTIT TOUT À LA FOIS DU DESSIN, DU DESSEIN ET DU DESIGN. LA LIGNE EST, DANS TOUTES SES DIMENSIONS MATÉRIELLES ET CONCEPTUELLES, LE POINT DE DÉPART DE SPLINE.

[ LE SIÈGE SPLINE ]
JE RÊVAIS D’UN SIÈGE SUR LEQUEL ON NE S’ASSOIT PAS. CE SIÈGE QUI, PLUTÔT QUE D’APPELER AU REPOS, SUSCITE LE MOUVEMENT – OU DU MOINS L’INCARNE. JE RÊVAIS D’UN OBJET À CONTEMPLER PLUTÔT QU’À UTILISER. EN SOMME, D’UNE CHOSE. UNE CHOSE, C’EST QUELQUE CHOSE. C’EST FLOU, C’EST VAGUE. CA ÉCHAPPE AUX CATÉGORIES. SCULPTURE ? DESIGN ? CA LAISSE INTERROGATIF, PENSIF ET ÇA NOUS RENVOIE À NOUS-MÊME. LORSQUE LES OBJETS NE NOUS SERVENT PLUS, C’EST ALORS QUE LES CHOSES NOUS TUTOIENT ET NOUS POSENT DES QUESTIONS : « QUI SUIS-JE ? QUE SUIS-JE ? POURQUOI ? POUR QUOI ? » JE RÊVAIS D’UN OBJET QUI MATÉRIALISERAIT LES FORMES ABSTRAITES DE MES PENSÉES. PAR CES SURFACES ET CES LIGNES, JE VOULAIS TRADUIRE, TRANSCRIRE : DIRE. DIRE POUR PENSER, NON PAS DIRE POUR INFLIGER, DIRIGER OU GUIDER.
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[ L’HOMME ET LA MACHINE ]

SPLINE EST LE PRODUIT DE LA MAIN DE L’HOMME ET DE SON BRAS, LA MACHINE. MON TRAIT INITIAL, C’EST D’ABORD MA MAIN, MON GESTE, MON ÉCRITURE, MON DUCTUS – TERME PAR LEQUEL LES GRAPHOLOGUES DÉSIGNENT LA MANIÈRE (DIRECTION, VITESSE ET RYTHME) DONT ON TRACE LES LETTRES. C’EST ALORS QUE LE LOGICIEL S’EST APPROPRIÉ MON TRAIT PAR LA VECTORISATION : « SPLINE », C’EST, EN EFFET, LE NOM D’UNE FONCTION QUI PERMET DE DESSINER DES LIGNES COURBES DANS UN LOGICIEL DE MODÉLISATION 3D. « SPLINE » PERMET AINSI DE NUMÉRISER ET REPRODUIRE UN GESTE LIBRE. COMME SI LA MACHINE JOUAIT À L’HUMAIN. ENFIN, C’EST LE LASER QUI A DESSINÉ ET ANCRÉ, PAR LA DÉCOUPE, MON TRAIT DANS LA MATIÈRE. C’EST DE CETTE ALLIANCE D’ÉLÉMENTS ESSENTIELS - LE TRAIT ET LE FEU - PASSÉS PAR LE FILTRE DE LA TECHNOLOGIE ACTUELLE, QU’ÉMERGE CETTE FORME ORGANICO-INDUSTRIELLE. DANS CES TRANCHES ACCIDENTÉES ET BRULÉES PAR LE FEU, ON RETROUVE LES GRANDS HORIZONS. COMME SI LE MÊME LASER AVAIT FORGÉ ET SCULPTÉ NOS FALAISES LITTORALES ET NOS CIMES MONTAGNEUSES ; NOS VAGUES TEMPÉTUEUSES ET NOS PITONS ROCHEUX. CHAQUE SPLINE EST À LA FOIS LE PRODUIT D’UNE RÉPÉTITION PERMISE PAR LA MACHINE MAIS AUSSI D’UNE FINITION PAR MES SOINS DONT L’IMPERFECTION RÉINJECTE SON UNICITÉ À CHAQUE PIÈCE. SA PRODUCTION EST COMPTÉE.

[  PRODUITS ET VARIANTES ]
  • NOIR MAT — PEINTURE CUITE LÉGÈREMENT TEXTURÉE.
  • ALUMINIUM BRUT MOUCHETÉ & CIRÉ [CIRE AÉRONAUTIQUE QUI PRÉVIENT LE TERNISSEMENT ET L’EXPOSITION À L’EAU].
  • ALUMINIUM GRAVÉ, SURFACE POLIE MIROIR ET CIRE PROTECTRICE AÉRONAUTIQUE.

          

UN PROJET DE JÉREMY PAGUET